Evernight – Ep. 04


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Présents : Catulla (X.O.), Hamilton Mc Cormak (Arnok), Locke (Bankace), Odel Razakar (Casa), Aelyn Sombre-Feuille (Chris)

Personnages impliqués : Trabian Galstaf, une prêtresse de Solace, un orquin, un Cavaliers Écarlates collé au plafond, une vingtaine d’orc, un ogre.

Le grondement assourdissant laissa sa place au silence habituel des grottes. Seul le bruit de quelques fins gravillons se détachant du plafond brisait le calme de la caverne. Consciente qu’une réplique pouvait nous surprendre, je demandais à mes camarades de patienter. Cela permettrait également à la poussière de retomber. Nous allions pouvoir mieux respirer et voir à plus de deux mètres devant nous. Comme je m’y attendais, Hamilton trépignait. Mais il m’écouta et ne s’engagea pas, tête baissée, dans la galerie censée nous ramener à l’extérieur. Même si, quelques instants plus tôt, un éboulement avait obstrué le chemin du retour, je savais que nous allions trouver un moyen de nous sortir de ce mauvais pas.

Nous n’eûmes pas le loisir de choisir notre chemin. Les gravats nous interdisaient d’aller ailleurs que dans la pièce où nous avions trouvé les Cavaliers Écarlates. La salle au sol cristallin était encombrée de rocher, les restes des grinceurs étaient si ensevelis que seuls quelques-uns de leurs membres dépassaient. Dans la grande caverne qui suivait, les corps des Cavaliers étaient intacts. La paroi, au fond, s’était effondrée, nous laissant entendre le bruit d’un cours d’eau. Nous ne nous précipitâmes pas vers cette issue inespérée. Notre statut de héros nous obligeait à les traiter les morts dignement. Nous déposâmes les gisants sur une stèle avec leurs armes et objets personnels et nous recouvrîmes leurs visages de tissus. Ils attendraient là que nous puissions revenir. Il fallait que nous avertissions au moins les gens d’Aragron pour que quelqu’un vienne les chercher et leur offrir une sépulture décente. Dans leur paquetage, nous prime seulement une corde en soie.

J’accrochais la corde trouvée un instant plus tôt à une stalagmite. Mais alors que je faisais méthodiquement un nœud prévu pour pouvoir se défaire facilement, Hamilton ne put s’empêcher d’entamer la descente. Nous arrivâmes sans encombre au milieu de la pente, mais au moment de reprendre le cordon, elle ne vint pas. Je regardais Hamilton, espérant ainsi lui signifier que tout ceci était sa faute. Catulla du remonter pour que nous puissions récupérer le lien. Malheureusement, sans aide pour le retour, elle glissa lors de la descente et roula jusqu’au ruisseau coulant en contrebas.

– Hiii… 

– Cattula ! Ça va ?

– Oui, mais c’est froid. Je suis vraiment désolée d’être tombée.

Nous la rejoignîmes tous, tant bien que mal, pour nous retrouver sur les rives d’une rivière souterraine. Je tentais de me repérer par rapport à la montagne et je conclus rapidement que suivre le courant était notre meilleure chance de sortir de cet endroit. Malheureusement pour nous, le torrent glacé s’enfonçait dans la roche par un étroit boyau d’à peine un mètre vingt de haut nous obligeant à nous mettre à quatre pattes. L’eau était froide, le sol glissant, notre progression particulièrement pénible. La situation ne s’améliora pas quand la flamme de la lanterne s’éteignit faute de combustible. Nous étions aveugles, frigorifiés, les genoux et les mains endoloris. Nous continuâmes tout de même quelques minutes à avancer dans le noir, tels des automates. Nous nous arrêtâmes bien quelques instants pour reprendre des forces. J’en profitais pour partager quelques rations avec mes compagnons d’infortune. Cela nous redonna un peu de baume aux cœurs et permis à Catulla de se rappeler qu’elle avait récupéré une pierre suffisamment brillante pour que j’y voie quelque chose. Je pus ainsi continuer à mener notre compagnie vers la sortie.

Le courant se fit soudain plus fort. Cat et moi avions pris la précaution de nous cramponner à la roche. Nous ne fûmes pas emportées. Les deux garçons, quant à eux, perdirent pied. Ils se mirent, tels des danseurs accrochés l’un à l’autre, à tournoyer dans les eaux tumultueuses du torrent. À quelques mètres de nous, le grondement d’une cascade nous annonçait la chute future des deux imprudents. Heureusement, Catulla réussit, dans un effort ultime, à rattraper Hamilton par le col et elle le colla tout contre la paroi, amenant Odel avec lui. C’était moins une. 

Le torrent se jetait dans une espèce de réservoir pour former une étendue d’eau située à quatre mètres environ au-dessous de nous. Un peu plus loin, une plage nous promettait un répit salutaire. Le gouffre semblait récent : en face de nous, à notre hauteur, le lit maintenant asséché de la rivière souterraine était encore visible. Il s’agissait surement là d’un effet du tremblement de terre. Il avait décidément été particulièrement violent et nous avions eu de la chance de nous en sortir vivants. Enfin… de la chance… non. Nos capacités avaient été mises à rude épreuve, mais nous ne devions notre survie qu’à nous même. Je suggérais à tous de passer devant, de descendre lentement dans le lac pour que nous puissions nous reposer sur la plage, que j’étais la seule à pouvoir voir pour remonter ensuite pour empreinte la galerie asséchée. Catulla s’offusqua quand je fis cette proposition. Soit disant, c’était ce qu’elle venait de dire et que je ne faisais que répéter. Ce n’était pas tout à fait vrai. J’avais dû reformuler afin que tout soit bien compréhensible pour tout le monde. Et je fis bien puisque nous arrivâmes sans encombre sur la petite plage où nous pûmes faire une courte sieste. Comme quoi, mon idée était bonne.

— Quelque chose ne va pas. Grommela Hamilton.

— Qu’est-ce qu’il se passe ? Tu vas… euh… vous allez bien ? T’es vraiment sûr que tu veux qu’on te vouvoie Hamilton ?

— Oui jeune elfe, vous devriez même m’appeler messire McCormak plutôt que d’utiliser mon prénom.

— Ouais, bon, je verrais. Sinon, qu’est-ce qui va pas ?

— Et bien, j’ai l’impression que j’ai plus de mal à me connecter à Solace qu’habituellement.

— C’est vraiment inquiétant. Vous êtes sûr que ce n’est pas à cause des montagnes que nous avons au-dessus de nous ? demanda Catulla.

— Peut-être avez-vous raison, mademoiselle.

— Bon, ce n’est pas tout ça, mais je ne vais pas rester ici plus longtemps.

Ce que venait de nous annoncer Hamilton ne me disait rien qui vaille. Je ne vouais pas un culte à Solace qui n’était finalement qu’un esprit de la nature parmi tant d’autres, mais le fait que le chevalier éprouve des difficultés dénotait à minima d’une baisse de ses capacités magiques dont nous avions terriblement besoin. Cela me fit me rappeler que les adeptes du dieu soleil pouvaient probablement créer de la lumière. Et je me sentis très bête de ne pas y avoir pensé plus tôt.

— Au fait, messieurs les lanceurs de sorts, vous auriez pas quoi faire de la lumière ? demandai-je en regardant Hamilton. Ça serait quand même vachement plus simple que de porter une pierre d’une main en continuant de ramper dans la boue et l’eau froide. Vous croyez pas ?

— Oui, je peux faire ça, répondit le jeune chevalier visiblement préoccupé.

Hamilton fit quelques gestes et une lumière apparus au niveau de l’ouverture nous permettant enfin de voir l’endroit où nous étions. Même avec l’aide de Solace, nous ne pouvions pas apercevoir le haut du gouffre. Ce n’était donc pas par là que nous allions sortir. Il nous fallait continuer à ramper dans l’étroit boyau qui constituait quelque temps auparavant, le lit de la rivière que nous suivions.

Le boyau se fit de plus en plus étroit, la progression encore plus difficile. La vie d’aventurier n’était pas aussi trépidante que je l’imaginais. En ce moment, elle était même particulièrement désagréable. J’avançais uniquement avec l’aide de la pierre rougeoyante. Elle éclairait à peine suffisamment pour me permettre de voir où j’allais poser mes coudes. Après des heures de tortures, je levais la tête. Dans un souffle de soulagement, je fermais les yeux puis les ouvrais à nouveau. J’esquissais un sourire, la lumière que je voyais au fond du tunnel n’était pas seulement un tour que me jouait mon esprit fatigué. Il y avait bel et bien une sortie devant moi, à quelques dizaines de mètres.

— Là, devant, il y a une sortie. Je vois de la lumière, murmurais-je à l’intention de mes camarades.

— Allons-y, répondit Hamilton sans baisser la voix.

— Mais chut, fais pas de bruit. On sait jamais.

— Oui, Aelyn a raison, il y a peut-être du danger. Il faut que nous restions discret.

— Je vais voir ce qu’il y a là bas. En attendant, restez là et faites pas de bruit.

Je m’avançais prudemment vers la lumière. J’espérais de tout mon être que cela soit la fin de notre calvaire. Mais je fus déçue. Au lieu d’une sortie au grand air, c’est une autre caverne que je découvris. Au fond, un feu moribond éclairait une vingtaine de couches faites de paille. Une silhouette était adossée contre la roche dans une position étrange. D’où j’étais, dans la faible lumière des braises, je ne comprenais pas bien comment elle pouvait se tenir ainsi. Prudemment, allant de cache en cache, je m’approchais. Me retrouvant à quelques mètres, je me rendis compte que la silhouette était celle d’un vieil homme habillé d’une simple tunique de Solace. Il avait été laissé là, pieds et poings liés par du cordage. De l’autre côté du feu, une carcasse de cheval avait été éventrée par un animal d’une grande force. Je retournais auprès de mes compagnons pour leur faire part de la situation. Hamilton nous poussa tous et courut vers le campement.

— Il faut le délivrer. On ne peut pas laisser un enfant de Solace ainsi ligoté !

Hamilton s’approcha du vieil homme et lui donna quelques petites tapes sur les joues pour le réveiller. Pour ne pas risquer que ses ravisseurs se rendent compte de notre présence, je le bâillonnais avec ma main. Il ouvrit finalement les yeux.

— Chut, ne faites pas de bruit. Chuchotais-je un doigt sur les lèvres tout en retirant mon autre main.

— Oui, bien sûr. Où suis-je ?

— On sait pas, mais on va vous sortir de là. Je m’appelle Aelyn au fait. Et toi vieil homme ?

— Moi, c’est Locke. Je suis content de vous voir.

— Que vous est-il arrivé brave homme ?

— Je marchais tranquillement quand je me suis fait assommer par-derrière.

— Ah ! Les lâches !

— Attends Hamilton, laisse-le parler. C’est quoi la fin de ton histoire ?

— Et bien, je me suis réveillé, brièvement. J’étais ici, ligoté. Une vingtaine d’orcs accompagnés d’un énorme ogre…

— Un ogre ? s’exclama Catulla, la main sur la bouche, les yeux ronds.

— Oui, tout à fait jeune fille, un ogre. Un très gros ogre même. Ils étaient tous regroupés là, à discuter. Je suis de nouveau tombé inconscient. Et vous êtes arrivés.

— Faisons cuire des steaks de cheval. Il faut prévoir. Nous en aurons forcément besoin à un moment ou à un autre.

Je ne voyais pas trop le rapport avec la situation, mais je la laissais faire. Si cela pouvait calmer ses angoisses, c’était déjà ça de prit. Il fallait sortir le plus rapidement de cet endroit. Nous avions froid, les occupants pouvaient revenir d’un instant à l’autre et vu le nombre de paillasses, il était probable qu’ils soient bien plus nombreux que nous. Et aussi combatifs que nous soyons, nous ne pouvions pas nous défaire d’une vingtaine d’individus armés. Je pourrais surement nous débarrasser de cinq ou six d’entre eux, mais j’étais moins sûre que mes compagnons puissent en faire autant.

Une fois les présentations faites, je partis en éclaireuse. La grotte dans laquelle nous étions tombées semblait tout à fait naturelle. Plusieurs tunnels en partaient. À l’aide d’un peu de paille que je fis bruler, je suivais les courants d’air qui allait me guider jusqu’à la sortie. J’étais en bon chemin quand des grognements me mirent en alerte. Dans une des galeries, cinq gros loups, à l’image de ceux qui accompagnaient les orcs du camp où nous avions sauvé les bucherons. Je n’avais pas trop envie de tester leur appétit sur moi, je revins en arrière pour aller chercher un morceau de cheval. Je leur jetais la nourriture et ils se mirent à aboyer. À défaut d’être discrète, je vérifiais qu’ils étaient bien attachés. Je sursautais. Quelque chose venait de me toucher l’épaule. Je me retournais brutalement, prête à en découdre. Ce n’était que Catulla qui, attirée par le bruit, me rejoignait.

— Tu devrais peut-être leur lancer le morceau de viande pour qu’ils arrêtent d’aboyer. me suggéra-t-elle.

— Oui, oui, j’allais le faire ! Qu’est-ce que tu crois ? lui répondis-je en croisant les bras et en levant le menton. 

Catulla poussa le morceau de viande vers les bêtes qui, trop occupées à se rassasier, oublièrent d’aboyer à notre passage. Un peu plus loin dans le dédale de la caverne, une lumière blafarde nous indiquait que la sortie était proche. Malheureusement, des voix gutturales et des rires gras faisaient rempart à la perspective d’évasion rapide. Le groupe d’orcs, surement les ravisseurs de Locke, était posté sur le promontoire, regardant à l’extérieur. Ils gloussaient et se tapaient dans les côtes, visiblement contents du paysage qu’ils contemplaient. L’ogre qui les accompagnait était tout aussi distrait que les autres. Nous profitâmes de ce qu’ils nous tournaient le dos pour nous faufiler derrière eux et atteindre le chemin qui nous permettrait enfin d’être à l’air libre. Les créatures ne réagirent absolument pas à notre passage et nous fûmes très rapidement au-dehors. Nous pûmes respirer le bon air de la montagne. Pourtant, Hamilton restait les yeux fixés sur le ciel. L’inquiétude était telle qu’elle lui déformait le visage.

— Hamilton, que vous arrive-t-il ?

— Je ne sais pas, gente demoiselle. Il est censé être midi et point de soleil. Regardez donc ces étranges nuages.

— Oui bhein c’est des nuages d’orage quoi. je vois pas ce qu’il y a de bizarre.

— Et bien, vous devriez savoir, jeune et impétueuse elfe, qu’habituellement, les orages ne rendent pas plus difficile la connexion avec Solace.

Même si je tentais de le dissimuler, l’inquiétude d’Hamilton me troublait décidément. Le jeune chevalier, s’il était un peu coincé, n’avait pas pour habitude d’avoir peur. Et là, tout indiquait que sa crainte était bien réelle. Plus bas, une forêt étendait sa canopée. Elle nous fournirait sa protection et nous permettrait de discuter à l’abri des menaces. Je décidais de commencer ma descente pour aller rejoindre ce lieu où je pourrais de nouveau avoir des repères rassurants. La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que nous étions bien sortis du bon côté de la montagne.

Nous descendîmes sur plusieurs kilomètres, pénétrant dans la forêt de conifères où je me sentis particulièrement à l’aise. Je pus à nouveau toucher l’écorce des arbres, m’imprégner de leurs fortes odeurs de résine. Je ne m’en étais pas rendu compte, mais depuis que j’étais partie de chez moi, je n’avais plus pris le temps de me connecter avec la nature. Ma joie fut pourtant de courte durée. Nous atteignîmes un promontoire, ouvrant nos perspectives sur toute la plaine de Valusia. Le souffle court, nous avançâmes vers le bord du surplomb. La main sur la bouche, les larmes aux yeux, je ne pus que constater l’ampleur de la catastrophe.

Au loin, une lance de pierre sombre, de plus de cent mètres de haut, était plantée au beau milieu des terres. Des nuages d’un noir de suie semblaient en sortir, obstruant le ciel. Les villages en flamme éclairaient d’une lumière orangée les collines aux alentours. Valusia était tombée pendant notre absence.

Nous restâmes à observer le paysage désolé sans réagir. Trop choqués par ce que nous venions de voir, nous ne vîmes pas le temps passer et fûmes surpris par la nuit. Le soleil, caché par les épais nuages noirs qui remplissaient maintenant le ciel, n’avait pas pu réchauffer l’air. Il fit froid d’un coup et l’obscurité fut totale. Nous ne voyions plus rien. Je repris la pierre de Catulla pour que nous puissions monter le camp. Je trouvais une dépression qui me permettrait de faire un feu tout en le dissimulant. Catulla avait bien fait de prélever un peu de viande sur la carcasse du cheval. J’accompagnais le tout de mûres et de fraises des bois. Cela nous fit un excellent repas qui, malgré la situation, nous remonta un peu le moral.

Le lendemain, après une collation et une toilette, nous partîmes en direction du sud. Il nous fallait rejoindre Aragron au plus vite afin d’en savoir un peu plus sur ce qu’il s’était passé.

Episode 5

Dramatis Personae

Bareena est une aventurière dératisatrice. Les héros l’ont rencontrée dans les égouts de Port-Royal alors qu’elle était entrain de se débarrasser de nuées de rats. Ils l’ont aidée dans sa tâche. Elle connait Albian Galstaf et leur a indiqué où il était parti.

Les héros ont rencontré Saler Falon alors qu’il gardait la palissade à Aragron. C’est un ancien chevalier rouge. Il a perdu son bras au court d’une aventure et a été soigné dans le village où il habite aujourd’hui.

Jacob Galstaf est le premier commanditaire des héros. C’est un riche marchand d’épices, très proche de la noblesse de Port-Royal. Il a fait passer une annonce discrète à laquelle ils ont répondu.

⚰️ Trabian Galstaf est le fils de Jacob Galstaf. Il était membre des Cavaliers Écarlates. Les héros l’ont retrouvé mort dans d’anciennes ruines Sa-Karan. Il a vraisemblablement perdu la vie en combattant des espèces de tripodes arachnéens. Aelyn a récupéré sa chevalière portant les emblèmes de sa famille.

Émile Keswraith est un prospecteur nain. Il a indiqué aux héros où se trouvait les ruines Sa-Karan qu’Albian Galstaf cherchait à explorer.

Simon Rothleg est le secrétaire particulier des Galstaf. C’est lui qui a expliqué au héros en quoi consistait leur première mission. Il semble désinvolte, souriant et avenant.

Jonasz Skulf tient le bar de la célèbre taverne de Port Royal l’Ombre du Roi.

Coeur Vaillant est un célèbre troubadour. Les héros l’ont rencontré , sans lui parler, dans une auberge à Aragron où il a raconté l’histoire des Septs et du roi troll.

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