Evernight – Ep. 21


0

Présents : Altaïr (Glen), Catulla (X.O.), Hamilton Mc Cormak (Arnok), Odel Razakar (Casa), Aelyn Sombre-Feuille (Chris)

Absente : Meilir (Sélène)

Personnages impliqués : des mages étonnants, des nains détonnants et des tunnels déroutants



La présence des Wormley raisonnait pour Hamilton comme les prémices d’un combat. Alors qu’il commençait à s’avancer dans le tunnel prêt à en découdre, je le retins par la manche. Le chevalier sembla ne pas comprendre pourquoi je l’empêchais de débarrasser le royaume de ces consanguins.

— Aelyn, lâchez-moi, voulez-vous ?

— Non Hamilton, on va pas les tuer. Ça a pas de sens.

— Solace reconnaitra les siens, ceux qui doivent mourir mourront.

— Aelyn a raison, nous n’avons pas à les tuer. Ajouta Cat.

— Et pourquoi donc devrions-nous les laisser vivre ? Ils ne jurent que par eux même et n’ont aucun désir de s’agenouiller devant la toute-puissance de Solace.

— Et bien, en fait, c’est simple : soit on s’écarte de leur chemin parce que c’est ce qu’il y a de plus sûr à faire, soit on tente de les convaincre de participer à notre petite affaire. Parce que, je le rappelle, on sera jamais trop.

— Ce ne sont pas des mages de pacotilles. Ils pourront en effet nous être utiles. Lorsque j’étais à Mirzidor, ils étaient plus puissants que moi. Pas tant que ça, évidemment, mais ce n’est pas chose si courante.

Cat et moi décidâmes d’éviter la confrontation et nous focaliser sur ce pour quoi nous étions là : nous rendre à Inferno pour rapporter de la poudre noire à Port-Royal. Hamilton nous suivit sans conviction. Altaïr resta interloqué quelques instants puis n’en faisant qu’à sa tête, fit part de sa volonté de rencontrer ces mages. 

— C’est pas très poli de ne pas dire bonjour aux gens quand même. Allez-y si vous voulez. Moi j’ai du savoir-vivre. Dit-il en entrant dans le tunnel latéral.

Altaïr s’avança sans précaution aucune vers un groupe de personnes venant d’occire un certain nombre de leurs congénères, sous autre arme qu’un grand sourire et une main levée.

— Bonjour !

La réaction des Wormley fut immédiate. Quatre d’entre eux incantèrent sans attendre. Des runes se mirent à danser devant leurs mains. Celui qui semblait les diriger se retourna vers l’intrus.

— T’es qui toi ?

— Hola, hola, vous énervez pas. Je venais juste voir ce qu’il se passait ici.

— Réponds à la question !

— Je suis Altaïr. Le célèbre Altaïr ! En personne !

— Ah, des compatriotes. Intervint Odel devant les regards interloqués des Wormley.

— Eh ! Vous êtes combien comme ça ?

— Nous sommes pleins, mais les autres sont cachés. Ce sont des pleutres.

— Je ne suis pas un pleutre Odel ! Solace ne m’accepterait pas à ses côtés si je l’étais, s’offusqua Hamilton en entrant dans la lumière.

— Mais, c’est quoi ce bordel ? On avait dit qu’on y allait pas et qu’on les laissait tranquilles. M’exclamais-je à mon tour.

— On est les Déchaînés, on est max quatre ou cinq. Répondit enfin Altaïr.

— Euh. Les méchai quoi ? Ça me dit rien du tout.

— Bonjour, m’ssieurs dames. Pourquoi vous écoutez jamais quand je dis des trucs ?

— Tu parles pas assez fort peut-être.

— On avait dit, on y va et on les laisse faire leurs trucs.

— On vous emmerde là ? Vous avez quatre sorts qui sont sur le point de déchainer les enfers sur vous et vous ne trouvez rien de mieux que vous disputer ? Vous n’avez pas l’impression que votre vie ne tient qu’à un fil ?

— Hoo la, si vous saviez. Ça date pas d’aujourd’hui cette affaire de fil. Enfin, sans vouloir vous vexer.

— Bon, c’est quoi les Déchaînés ?

— Et bah… c’est nous, un des plus grands groupes de héros du royaume enfin.

— Solace a fait de nous de grands exterminateurs de Maîtres.

— On tue des maîtres à la pelle, des araignées par brouettes.

— Bonjour messieurs dames, tenta de s’imposer Cat.

— On est les plus grands exterminateurs de maître du royaume, continuais-je.

— Et vous habitez où ?

— Euh bonjour messieurs dames.

— Et bien dans les tunnels évidemment.

— Par là, indiqua Altaïr. Et donc vous faites quoi ?

— Bonjour messieurs dame… Euh… ils étaient passés ceux-là ?

D’un coup, s’apercevant qu’une nouvelle personne était présente, tous les regards se tournèrent vers Cat qui ne put s’empêcher de rougir.

— Ouais, ils l’étaient. Comment vous savez ça vous ?

— Bha, parce qu’on en a déjà tué plein. Repondis-je comme s’il s’agissait d’une évidence.

— Oui, ces sales engeances qui trahissent leur propre espèce. Dit le chef des Wormley en esquissant une grimace de dégout.

— Nous en avons rencontré de deux sortes. Certains avaient une espèce de scolopendre à la base du crâne. D’autres, avaient des colliers autour du cou. Ajouta Cat.

— Certains n’ont pas besoin d’être contrôlés et bossent quand même pour les Maîtres. Précisais-je.

— Oui, ce sont les chasseurs. Ceux-là en faisaient partie. Ils ne chasseront plus personne.

— Très honoré de rencontrer des membres de la célèbre famille des Wormley, coupais-je en souriant.

— Et vous, vous vivez où ? demanda Altaïr.

— Dans les tunnels de la crypte familiale. Vous voulez visiter ?

— Euh, on voudrait pas vous embêter en fait, répondis-je naïvement.

— Ce n’était pas une vraie question en fait.

— On pourrait peut-être s’entre aider, non ? demanda Altaïr.

— Et en quoi nous pourrions vous être utiles ?

— Il est tout à fait possible qu’on doive sortir pour se foutre sur la gueule avec les Maîtres.

— On a prévu de se battre pour reprendre la ville. On sait pas encore quand, mais ça va venir.

— Oui, la résistance s’organise. Lâcha Cat. La reconquête sera bientôt en marche.

— On a pas encore mis la stratégie en place, on a donc pas encore tous les détails, mais d’ici une dizaine de…

— Vous êtes avec Herrek ? me coupa Wormley.

— En fait, c’est les orcs qui vont venir. Répondit Altaïr. On a convaincu deux ou trois… cents de s’allier avec nous. On s’est dit que c’était plus rigolo d’être à plusieurs.

— Des orcs et vous six ?

— Bah non, il y aura plein d’autres personnes. Mais ceux qui feront du bruit, c’est les orcs. Ils sont tellement discrets que voilà, on ne pourra pas les rater. Raconta Altaïr.

— Donc la résistance, c’est Herrek.

— Oui, Herrek travaille avec nous.

À cette remarque, tous mes camarades me regardèrent les yeux ronds. Je ne comprenais pas leur étonnement. C’était pourtant la stricte vérité. Herrek travaillait avec nous comme nous travaillions avec lui.

— Euh… donc voilà. On peut se fixer un rendez-vous ou un coin où on pourrait vous laisser un petit mot ? Demanda Altaïr après un silence gêné.

— Qu’est-ce que vous avez comme atout ? Parce que même mille pèquenots, ça ne le ferra pas.

— Quelques centaines d’orcs, une vingtaine de géants, si ça ne vous suffit pas. Dis-je en prenant l’air un peu blasée.

— Surtout que les orcs sont insensibles à la manipulation mentale des maîtres, précisa Cat.

— Ah. Je n’avais jamais entendu parler de ça. Et donc ces bestioles, ça parle.

— Oui. L’histoire a été un peu réécrite, mais les orcs sont la fameuse cinquième race qui se sont alliée avec les quatre autres pour bouter les envahisseurs.

— Ça se tient.

— Et ce qui est rigolo, c’est qu’eux, ils ont pas oublié. C’est dingue. S’amusa Altaïr. Bon, voilà, on va pas vous déranger plus longtemps hein. Enfin, si notre proposition vous intéresse… On vous laisse réfléchir, on repasse d’ici quelques heures et vous nous donnez la réponse ?

— Et qu’est-ce que les Wormley vont gagner dans cette affaire ?

— Peut-être auriez-vous envie de sortir un jour de votre crypte. Avança Cat.

— C’est un peu juste, mais on peut s’y faire. Les morts ne sont pas de si bonne compagnie.

— Il y a eu et il y aura beaucoup de morts. Une fois le royaume libéré, il y aura forcément une redistribution du pouvoir. Proposa Odel provoquant un hochement de tête intéressé de Wormley.

— Eh bien, dites à Lord Herrek avec qui vous travaillez, que les Wormley accepteront de participer à la bataille si j’obtiens la garantie qu’à son issu, je prendrais la tête de Mirzidor.

— Où on vous les dépose ces documents ? demanda Altaïr. Parce que là, on a une petite course à faire avant de retourner au camp.

— Et bien, vous n’avez qu’à revenir ici dans une semaine au lever du soleil.

Cette rencontre fut, comme je l’avais prévu, fort intéressante. J’avais bien fait d’insister pour que nous allions à leur rencontre. Ceci fait, il était temps de repartir vers Inferno. Après tout, c’était là notre mission principale. Pendant que Cat vérifiait régulièrement que nous n’étions pas suivis, j’inspectais toutes les anfractuosités qui coupaient le boulevard sous-terrain. Cette précaution exaspérait Hamilton, mais tant pis, il valait mieux perdre un peu de temps que de se faire surprendre par des bandits.

Nous avancions, certes plus lentement que ne le voudraient certains imprudents, mais suffisamment pour qu’au bout d’une heure de marche, nous sentions augmenter la chaleur de l’air. Nous pouvions déjà apercevoir, ici et là, de petites mares de magma bouillonnant, éclairant la pierre des cavernes d’une lumière rouge brillant. Nous avions particulièrement chaud.

Nous arrivâmes, tant bien que mal, jusqu’au pont traversant une rivière de roche en fusion amenant jusqu’à une immense muraille protégeant la ville des nains. Sur les créneaux et devant la porte monumentale, des gardes nous observaient.

— Hola nains, cria Cat.

— Salutations voyageurs, puis-je m’enquérir de la raison de votre venue.

— Je me présente, je suis Aelyn et voici mes compagnons, les Déchainées. On est venues pour vous acheter de la poudre noire. On en a besoin pour reprendre Port-Royal aux maîtres.

— Vous avez de l’argent.

— Évidemment. On a tout ce qu’il faut pour vous payer.

— Sauf si les modalités ont changé et que vous vous êtes mis à donner des trucs. Proposa Altaïr.

— Ça peut être effectivement un bon moyen d’aider à mettre les maîtres dehors. Ajoutais-je

— Je vous arrête tout de suite. Vous négocierez avec le marchand.

La porte de la ville s’ouvrit dans un impressionnant bruit de chaines. Je restais ébahi devant cette technologie. Nous venions de pénétrer dans une cour faisant office de sas. De part et d’autre, des meurtrières cachaient probablement des défenseurs prêts à mettre en pièce n’importe quel adversaire. On nous fit passer une nouvelle porte pour rejoindre une d’esplanade où des boutiques étaient alignées. L’accès à la cité proprement dite nous était toujours interdit. Sur les étals, avait été étalés, armure, lames, boucliers… tout ce qui pouvait permettre de se battre, mais rien qui puisse nous nourrir. Les nains n’étaient visiblement pas intéressés par autre chose que l’affrontement. On nous amena jusqu’à une tente tenue par un nain portant des binocles. Sur son comptoir, deux pistolets étaient négligents posés.

— Je me présente, Essom Perse pour vous servir. Que puis-je faire pour vous ?

— On voudrait vous acheter de la poudre noire. Répondis-je. Des armes on en a déjà plein.

— Parfait. Quelle quantité en voulez-vous ?

— Une demi-douzaine de tonnelets nous suffiraient. Dis-je en montrant la carriole.

— Oh. C’est-à-dire que…

— Ça fait trop ? Demanda Cat.

— … la poudre a beaucoup augmenté.

— Ouais, mais c’est pour reprendre Port-Royal. Vous pouvez sûrement nous faire un prix puisque bon, quand même, c’est pour une cause importante. Tentais-je

— Je suis embêté. Ce n’est pas moi qui fixe les prix vous comprenez.

— C’est qui du coup ?

— C’est Drugal. Mais il n’est pas de très bonne humeur en ce moment. Je crains qu’il ne puisse pas répondre fav… Vous avez combien d’argent ?

— Ça dépend, vous nous faites la poudre à quel prix ? Demandais-je un peu surprise par le changement brusque de conversation.

— C’est 50 soleils.

— Pour un baril ?

— Euh non, pour cinq tirs.

— Mais c’est très très cher. On ne veut que le produit final, on a pas besoin de vos secrets de fabrication que ce soit clair. S’offusqua malicieusement Altaïr.

— Mon pauvre monsieur, je ne suis pas responsable des tarifs.

— Excusez-moi, je sais que je change de conversation sans prévenir, veuillez me pardonner pour cela. Interrompit Cat. Nous avons quelques réfugiés de votre peuple là où nous vivons. À qui devons-nous nous adresser pour donner de leurs nouvelles ?

— Aucune idée. Je suppose que vous pouvez remettre leur lettre au capitaine.

— Mais bon, quand même, je connais bien les armes de ce genre. Le prix de la poudre était cent fois inférieur à celui-là. Précisais-je ne comprenant pas la stratégie de Cat.

— C’est une demande de Solace lui-même, vous ne pouvez pas empêcher ses plus fervents serviteurs de se procurer de la poudre. renchéri Hamilton.

— Franchement, vos tarifs sont vraiment abusés. Je pense que, même si nous ne sommes pas des nains, nous avons un ennemi en commun. Il faut absolument revoir votre position. finit de négocier Altaïr.

— Vous avez sûrement raison, mais je peux pas changer le prix. Drugal est à cran en ce moment. Les choses sont un peu tendues. Écoutez, ajouta Essom Perse en baissant la voix, Darla, sa nièce s’est fait enlever il y a une douzaine d’heures par un traitre nain. Probablement un homme de Garone.

— Encore lui ? s’étonna Hamilton.

— Ouais, c’est une sale engeance ce gars-là. Vous inquiétez pas, on va la retrouver. On a qu’à aller voir Drugal pour lui annoncer la bonne nouvelle : les Déchainées vont lui ramener Darla.

— Drugal veut voir personne. 

— Et bien, nous allons retrouver sa nièce et ça le mettra de bonne humeur. Elle ressemble à quoi ? demandais-je.

— C’est une jeune naine blonde avec des tresses, assez mignonne. Le capitaine en sera sûrement plus que moi.

— Et bien, allons voir le capitaine. On va la retrouver cette nièce. Comment vous avez dit déjà ? Darra ?

— Darla.

— Oui, c’est bien ce que j’ai dit. répondis-je. Je pense que quelques barils de poudre seraient une bonne récompense pour avoir retrouvé sa nièce, voire nous promettre son appui lorsqu’on partira reprendre Port-Royal.

— Si vous avez d’autres informations, on est preneur. insista Altaïr.

— L’enlèvement, ça s’est passé comment ?

— Y a un traitre qui était chez nous depuis un moment qui a emmené Darla. C’était sûrement un homme de Garone infiltré à Inferno.

— Garone, c’est un nain ?

— Non, c’est humain. On raconte qu’il y a une sorcière aussi dans sa bande.

— On a Odel avec nous, on a rien à craindre.

Pendant que nous discutions avec Essom Perse, Cat était déjà partie à la rencontre du capitaine.

— Bonjour capitaine. Je me présente, Catulla. Je suis venu vous signaler que dans notre refuge, nous avons accueilli quelques nains. À qui faut-il s’adresser pour rassurer leurs familles respectives ?

— C’est où votre refuge ? demanda le capitaine sans même regarder la jeune fille.

— C’est les Écraseurs de golems. À part Ralugon qui n’a malheureusement pas survécu à l’attaque des maîtres, tous les autres sont vivants.

— Vous êtes à Port-Royal ? Mais vous savez, on a des contacts là-bas. Précisa le nain, un peu surpris.

— Ah… je croyais que nous étions totalement isolés depuis l’attaque des maîtres.

— Euh… non, non, on échange régulièrement. Après, le seigneur Drugal et le Loup se sont sérieusement embrouillés.

— Ça, c’est des trucs de chefs. L’essentiel c’est que nous arrivions à bouter les envahisseurs.

— Ouais, c’est ça. Ici, ça fait quatre fois qu’on les repousse.

— Nous, nous allons frapper un grand coup. Nous avons des alliers qui vont bientôt débarquer.

— Ah… 

— Alors ! Darla ? interrompais-je sans me préoccuper de la conversation en court. Comment ça s’est passé, par où sont-ils partis ? On nous a dit qu’il fallait la retrouver. On a accepté de la ramener. On prend les reines des opérations. Il faut que vous nous disiez tout dans les moindres détails capitaine.

— Ouais… et… ?

— Et bah, vous avez besoin d’aide pour la retrouver parce qu’elle a été kidnappée par Garone. Vous avez la chance d’avoir les Déchaînés ici pour régler votre problème.

— Les Déchaînés ? Connais p… 

— Vous connaissez sûrement plus leur cheffe, Aelyn. Et bien, vous l’avez devant vous en chair et en os, précisais-je en bombant le torse et en lui tendant la main. Capitaine… euh… ?

— Drogar.

— Drogar, oui, c’est bien ça. 

— On s’est déjà rencontré ? J’ai pas trop compris votre requête.

— On n’en a pas. On vient vous aider, pas vous demander un truc. Drugal, le boss, est énervé parce que sa nièce a été enlevée. On va la retrouver et tout va rentrer dans l’ordre. 

— Oui… et… ?

— Bah et rien… C’est tout. Pour la retrouver, on a besoin d’information sur comment ça s’est passé.

— Ah… Ça s’est passé là. Un traitre est sorti avec un sac de poudre dans lequel il avait mis la nièce du boss. C’est sûrement un homme de Garone.

— Donc, on a seulement à retrouver le traitre, Garone et la nièce et on vous la ramène. C’est super simple.

— Et bien faites. J’espère que vous ne vous attendiez pas que je vous dise où ils sont. Si on le savait, on y serait déjà. Honnêtement, personne ne sait où se cache Garone. Il se terre sûrement dans les tunnels entre Port-Royal. On pense qu’il contrôle tous les groupes de brigands qui agissent sur la voie, mais on n’a pas plus d’info que ça.

— Solace guidera nos pas.

— Ils ont demandé une rançon, demandais-je.

— Pas encore, et c’est ce qui nous étonne.

— Et bien, allons-y. dis-je en souriant à Cat. Comme ça, le boss sera de bonne humeur et il nous aidera à reprendre Port-Royal avec les orcs et tout ça.

— Solace nous guide vers Darla, nous la ramenons ici, vous nous donnez de la poudre et vous nous accompagnez pour reprendre Port-Royal et la lumière reprend la place qui est la sienne.

— Pouvons-nous laisser notre carriole ici ?

— Ouais, laissez là à Essom.


Nous partîmes à la recherche de Darla, certains de notre plan. Nous allions pister un nain portant un sac assez lourd et s’étant engouffré dans des tunnels perpendiculaires à la Voie. Garone et ses hommes se terraient dans les bas tunnels. Il nous suffisait de chercher leurs repères, nous y introduire discrètement, libérer la nièce de Drugal et repartir. Un jeu d’enfant.

La recherche du tunnel par lequel le traitre avait plongé vers les bas fonds des falaises de Port-Royal prit plus de temps que prévu. Cela nous demanda deux bonnes heures d’effort pour enfin tomber sur des traces de nains rejoignant d’autres empreintes probablement laissées par quelques orcs et humains. Cat et moi, comme à notre habitude, prîmes la direction de la compagnie. Nous pistâmes tant bien que mal les kidnappeurs. Je demandais à Altaïr de partir en éclaireur et à Odel de lui donner la possibilité de voir dans le noir. La stratégie était parfaite, jusqu’à ce que nous nous rendions compte que nous ne voyions plus aucune piste nous permettant de continuer. La zone où nous étions arrivées était humide, constellée de lacs. Il nous fallait une nouvelle approche. Nous décidâmes qu’Hamilton allait provoquer Garone en personne pendant que nous nous cachions, prêts à sauter sur le moindre bandit s’approchant un peu trop près du chevalier. Cela ne marcha pas aussi bien que je le pensais. Nous décidâmes de revenir au dernier endroit où nous avions vu les pas des hommes de Garone afin de comprendre la méthode qu’ils utilisaient pour se repérer dans les tunnels. Nous finîmes par décoder leur système. De petites entailles et des pierres intelligemment disposées sur le sol leur permettaient de savoir où tourner et dans quelle direction. Nous avions maintenant un moyen de suivre efficacement leur piste. Il était temps de nous reposer pour repartir en pleine forme le lendemain.

12 jours.

Nous repartîmes à la recherche de Darla au petit matin ; ou tout du moins, ce que nous pensions l’être : sans la vue du ciel, cloitré dans des tunnels et sans les indications des adeptes de Solace pour nous donner des indications, il était difficile de mesurer le passage du temps. Après quelques heures de marche, nous finîmes par percevoir le bruit du ressac. Nous avançâmes prudemment dans les tunnels jusqu’à arriver dans une caverne ouverte sur l’extérieur. Il nous était impossible d’atteindre autre chose que les abords du lac. Cat commença à rechercher, grâce à sa lance, un guet permettant d’atteindre le fond de la grotte où je pouvais apercevoir les restes d’un bateau appuyé contre la paroi rocheuse. Nous nous approchâmes prudemment du bâtiment. Encore un peu gêné par l’armure de Spike, je manquais tomber plusieurs fois. Je me rattrapais comme je le pouvais tout en déclinant les offres d’aide de Cat. Nous nous faufilâmes jusqu’à ce que la lance de Cat accroche une ligne de corde déclenchant une salve de bruits scintillant en provenance de l’arrière du navire.

— C’est bon ! C’est ce que j’avais prévu. On se cache ; Hamilton, tu cries et on leur tombe sur le râble. Dis-je sans vraiment être sûre de moi ?

— Nous allons plutôt tenter d’avancer en évitant la corde. fit Cat.

Cat me contredit amenant les autres à passer au-dessus de la corde. Je fis mine de ne pas être vexée et j’expliquais à mes compagnons la nouvelle stratégie à mettre en place.

— Finalement non, on va passer par-dessus la corde en longeant la paroi rocheuse. murmurais-je. C’est une bonne stratégie, soyez-en sûrs. Cat, tu fais comme j’ai dit. Oui, c’est bien, c’est parfait ce que tu fais.

Cat continua son chemin tout en levant les yeux au ciel.

➵ Episode 22


Dramatis Personae

Aden est un ancien bibliothécaire de Mirzidor. Dès les premiers jours, il reçoit les héros pour que ces derniers lui expliquent ce qu’ils ont vu. La discussion avançant, ils arrivent ensemble à la conclusion que les envahisseurs étaient là avant que le pic ne tombe. C’est lui qui leur donne aussi leur première mission : aller récolter des algues vertes au sein même du territoire des trolls des mers.

Bareena est une aventurière dératisatrice. Les héros l’ont rencontrée dans les égouts de Port-Royal alors qu’elle était entrain de se débarrasser de nuées de rats. Ils l’ont aidée dans sa tâche. Elle connait Albian Galstaf et leur a indiqué où il était parti.

Coeur Vaillant est un célèbre troubadour. Les héros l’ont rencontré , sans lui parler, dans une auberge à Aragron où il a raconté l’histoire des Septs et du roi troll.

Dara est la compagne de Ralugon. Les aventuriers l’ont rencontré la première fois au camps de Port-Royal alors qu’ils lui rapportaient l’anneau du nain autre fois chef du groupe des Briseurs de Golems.

⚰️ Émile Keswraith est un prospecteur nain. Il a indiqué aux héros où se trouvait les ruines sa-karan qu’Albian Galstaf cherchait à explorer. Il a été trouvé mort à Aragron, gisant au coté du corps de Saler Falon.

Giniane est un prêtre de Solace d’une trentaine d’années. Il officie dans le camp de réfugiés situé sous la ville de Port-Royal.

Gralène est un ancien officier de la garde. Le groupe l’a rencontré alors qu’ils démontaient le manoir des Galstaf. L’homme aux cheveux grisonnant leur a donné de quoi manger et leurs a expliqué le sort réservé aux faibles. Les vieux et les enfants ont tout simplement servi de nourriture aux envahisseurs. Il a été libéré de ses chaînes en même temps que les aventuriers.

Grok est le fils de Kargan, le roi des orcs. Il a demandé avec force arguments à ce que les héros les rejoignent pour reformer l’alliance que Tariann avait déjà conclue lors de l’invasion précédente. Bien qu’indécis, les aventuriers finirent par être convaincus par la présence d’une centaine de ses congénères et de quelques ogres. Ils ont suivi leurs nouveaux amis jusqu’au mont effroyable où le peuple orc a construit une véritable cité. Il a convaincu son père que les aventuriers étaient peut-être capables de passer les épreuves de la femme rouge et être dignes de combattre aux côtés des orcs.

Aussi appellé « Le Loup », lord Herrek est le champion du roi. Il a lancé la résistance en créant un camps de réfugié dans une immense grotte situé sous la ville de Port-Royal. Les aventuriers se sont mis à son service à leur arrivée dans le camp. Des rumeurs cours à son sujet. Il aurait été capturé par les Maîtres et aurait tenté de tuer le roi. On raconte même qu’il serrait toujours controlé par les ennemis.

Jacob Galstaf est le premier commanditaire des héros. C’est un riche marchand d’épices, très proche de la noblesse de Port-Royal. Il a fait passer une annonce discrète à laquelle ils ont répondu.

Jonasz Skulf tient le bar de la célèbre taverne de Port Royal l’Ombre du Roi.

Kargan est le roi des orcs et père de Grok. Il n’était pas forcément très confiant quant à la possible réussite des héros au court des épreuves de la femme rouge. Devant l’insistance de Grok, il finit par accepter que les Déchaînés soient candidats.

Parapuce est magicien de Mirzidor tout comme Odel. C’est un membre du groupe d’aventurier des « Massacreurs d’araignées ». C’est l’unique personne dans le camp de réfugié à pouvoir identifier des objets magiques.

⚰️ Simon Rothleg est le secrétaire particulier des Galstaf. C’est lui qui a expliqué au héros en quoi consistait leur première mission. Il semble désinvolte, souriant et avenant. Son corps a été retrouvé dans les gravas du manoir de ses anciens employeurs.

Rada est une prêtresse de Solace d’une vingtaine d’années. Elle officie dans le camp de réfugiés situé sous la ville de Port-Royal.

⚰️ Ralugon est un nain à la réputation jovial. Il est le chef des Briseurs de golems. Les héros l’ont croisé au début de leurs aventures alors qu’ils se rendaient à Aragron. Ils ont ensuite retrouvé son corps, à moitié dévoré au pied du pont enjambant la rivière non loin du village de bucheron. Aelyn a récupéré son anneau pour attester l’avoir trouvé. Un tumulus a été érigé en son honneur.

⚰️ Reg est un brigand qui, avec ses acolytes, a organisé une embuscade sur la route menant à Aragron. Malheureusement pour lui, il est tombé sur les aventuriers et a essuyé une sévère et brutale défaite. Tous ses compagnons ont été tués. Quant à lui, il a été forcé d’intégrer le groupe pour aller, à son fort défendant, jusqu’à Port-Royal. Reg est mort, en combattant aux côtés des héros, lors de la première mission confiée par Aéden.

Romwind est une guerrière membre des Briseurs de golems. Les aventuriers l’ont rencontré la première fois au camps de Port-Royal alors qu’ils rapportaient l’anneau de Ralugon.

⚰️ Les héros ont rencontré Saler Falon alors qu’il gardait la palissade à Aragron. C’est un ancien chevalier rouge. Il a perdu son bras au court d’une aventure et a été soigné dans le village où il habite aujourd’hui. Son corps a été découvert dans la salle principale de l’auberge d’Aragon.

Sarah est une prêtresse de Solace. Elle dirige le culte dans le camps de réfugiés situé sous la ville de Port-Royal. C’est elle qui a permis à la résistance de libérer les aventuriers du joug des Maîtres.

Tam est une petite fille retrouvée près d’une maisonnette à moitié détruite par les flammes, située à une journée de marche d’Aragron. Elle était prostrée derrière un muret, complètement paniqué. Les héros l’ont recueillie et persuadée de les accompagner jusqu’au village de bucheron. Alors que tout le monde la croyais morte, elle surgit de nul part dans le camps de réfugiés sous Port-Royal.

⚰️ Trabian Galstaf est le fils de Jacob Galstaf. Il était membre des Cavaliers Écarlates. Les héros l’ont retrouvé mort dans d’anciennes ruines Sa-Karan. Il a vraisemblablement perdu la vie en combattant des espèces de tripodes arachnéens. Aelyn a récupéré sa chevalière portant les emblèmes de sa famille.

Trévor Galstaf est le frère de Jacob. C’est un chevalier rouge travaillant au côté de Sarah dans le camp de réfugié de Port-Royal. Les aventuriers lui ont remis la chevalière de son neveu Trabian. Il a offert une épée longue enflammée à Hamilton.

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *